Le sécuritarisme, ou esprit sécuritaire, est un terme généralement utilisé de façon péjorative pour désigner la tendance d'une société ou d'un pouvoir à donner une priorité excessive à la sécurité matérielle de tout ou partie d'un pays ou d'un groupe social, souvent au mépris des libertés individuelles. Dans les cas les plus extrêmes, le sécuritarisme peut mener à la dictature lorsque la lutte contre une insécurité réelle ou fantasmée est instrumentalisée par le pouvoir pour justifier la mise en place d'un régime particulièrement répressif.
Le sécuritarisme se caractérise par l'augmentation et la centralisation des instruments répressifs (police, armée, système carcéral…) au détriment d'instruments préventifs, ainsi que par une influence accrue du pouvoir exécutif sur le judiciaire et le législatif. Par exemple, suite aux attentats du 11 septembre 2001, la plupart des États qui en ont les moyens se sont dotés d'une politique de plus en plus sécuritaire, basée sur l'utilisation de technologies de contrôle (vidéosurveillance, biométrie, écoute des réseaux…), provoquant une réduction des libertés individuelles telles que le droit à l'anonymat. Le sécuritarisme entraîne l'intrusion dans la vie privée au détriment de celle-ci. Le sentiment de sécurité implique généralement d'établir des bases de données complètes et précises afin d'avoir une vue d'ensemble sur les individus considérés dangereux selon les critères
législatifs, voire de porter des présomptions de culpabilité arbitraires.