Apparus en France lors de l'édition 2009 d'un festival de rock déjà suffisamment connu pour qu'on oublie de le nommer, les sales vautours crochus (traduction libre) ne sont pas des inconnus pour tout le monde et n'ont pas chômé depuis leur prestation scénique francilienne. Le réjouissant premier album éponyme du trio Dave Grohl / Josh Homme / John Paul Jones est sorti en novembre 2009.
Them Crooked Vultures est d'abord une nouvelle occasion d'ériger Josh Homme en superstar incontournable ; le bougre soigne son image et semble s'entourer (c'est rien de le dire) de légendes vivantes, (un ex-Nirvana et un ex-Led Zeppelin). En outre, ceux qui doutaient de la maturité de son chant peuvent définitivement arrêter de gâcher leur plaisir et prêter une oreille avertie à ces treize morceaux de vrai bon rock, plus sérieux que celui des Eagles of Death Metal, moins vitriolé que celui des Queens of the Stone Age, et riche de petites surprises sonores et mélodiques alambiquées, dignes de celles dont seuls les groupes alternatifs et anticommerciaux osent parfois nous honorer. À ce propos, c'est mes yeux ou j'entends du Fatso Jetson dans l'introduction de Elephants ?
On se demande parfois ce qui se passe dans la tête de ces artistes qui font tout un foin de la diffusion dite incontrôlée de leurs œuvres sur internet avant de les jeter aux médias de grande distribution privée (iTunes, YouTube). Bien avant sa disponibilité sous forme de galette laser ou de fichier infesté de DRM, Them Crooked Vultures (l'album) était déjà diffusé en streaming, de manière officielle et dans une qualité très correcte (en AAC pour être exact, et proche de celle du CD si vous voulez mon avis). Un cadeau pour les arracheurs de flux : les utilisateurs de youtube-dl et ffmpeg peuvent se régaler sans débourser un centime.