Facebook : suite et fin Edit

2015-07-02 11:53
classé dans humeur, internet

Vous ne me trouverez pas sur FacebookAprès avoir présompteusement officialisé mon départ et naïvement imaginé que la désactivation de mon compte me permettrait d'en finir avec ce calamiteux réseau pseudo-social, j'ai découvert qu'il reste manifestement encore beaucoup à faire avant d'échapper au mastodonte virtuel et d'en cerner l'influence. Vie privée et liberté sur Internet semblent n'avoir jamais été tant menacées ni, heureusement, aussi bien défendues.


Les bonnes raisons d'abandonner FacebookEdit

Gizmodo rassemble 10 bonnes raisons d’abandonner Facebook et, même si la première raison (en bas de la liste) justifie à elle seule une telle décision, la plupart d'entre elles rappellent pertinement que la fusion de votre identité numérique et de votre ego (divertissement, vanité, narcissisme) n'est pas le seul risque que vous devriez éviter. En clair, en dépit de la fascinante perspective de promotion de votre image, Facebook vous pourrit la vie. Mais comment trouver le courage d'abandonner tous ces chers contacts virtuels scotchés sur votre mur ? Tom Hodgkinson rappelait en 2008 dans The Guardian que la réalité vaut mieux que ce genre d'amis (with friends like these). Mais surtout, une sensibilité raisonnée et une définition des technologies relationnelles vous aideront à déjouer différents pièges.

Faux témoignages et consciences véritablesEdit

Interdit par Facebook, Seppukoo, le site du collectif d'artistes les liens invisibles, offre les prémisses de la sérénité sur internet, laquelle passe néanmoins par une réapropriation de votre capital neuronal. Seppukoo Testimonials est une série de témoignages, parodique et instructive, grâce à laquelle on (ré)apprendra par exemple que Guy Debord a été l'un des premiers de nos contemporains à avoir démasqué Facebook, en définissant le spectacle comme suit :

Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.

Le réseau social (entre autres) ne serait alors qu'un gigantesque spectacle auquel nous souhaitons tous participer afin de prouver notre existence aux yeux des coacteurs, tout en nous abandonnant au devoir d'observer la leur. L'idée est vraiment séduisante. Mais plutôt que d'en vérifier l'exactitude, et donc de se donner une bonne raison de continuer à participer au jeu, retenons seulement l'essentiel : nous sommes beaucoup plus (et bien mieux) que les images que nous véhiculons. Le dépassement et l'éviction de ces images reste alors le seul moyen d'exprimer notre existence réelle, de la décider.

La clé de la libertéEdit

La suppression définitive de vos données privées se trouve au bout du formulaire de suppression de compte Facebook, soigneusement dissimulé dans les pages d'aide du site (ce lien salvateur est proposé dans le billet original Permanently Delete Your Facebook Account). Pour vous libérer, vous devrez d'abord vous connecter à votre compte, et donc ramener à la vie, pour quelques minutes, votre avatar egotique et artificiel. Vous pourrez alors mesurer le caractère décisif de votre acte : l'émancipation ne sera validée qu'après quinze jours de sevrage.


illustrations : MaxiMidia Vintage Ads, worth1000 Fifties Facebook

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